Va ou le vent te mene (Musiza 1980)

            
          

1. Va où le vent te mène
2. La terre et l'eau
3. La sorcière
4. Le sang et la chair
5. Coquelicot dans la récolte
6. Le seigneur des Baux
7. Couleurs de trottoir
8. Le Phénix et le Hiboux
9. L'enfant clandestin

 

 

Va où le vent te mène
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Belle, dans la poussière des rails
Laisse tomber l'éventail
Va où le vent te mène
Va où le vent t' emmène
Va où le vent te mène, va

Belle dans la poussière des rails
Il faut lever les voiles
Va où le vent te mène
Va où le vent t' emmène
Va où le vent te mène, va

Danse-la la vie qui t'aime
Au rythme du monde qui va
Oublie les mots qui t'enchaînent
Va où le vent te mène, va

Belle dans la nuit claire des voiles
Oublie le gouvernail
Va où le vent te mène
Va où le vent t' emmène
Va où le vent te mène, va

Belle dans la nuit claire des voiles
Laisse tomber l'éventail
Va où le vent te mène
Va où le vent t' emmène
Va où le vent te mène, va

Serre-le bien fort dans tes bras
Le premier qui te sourira
Et bon vent si tu t'en vas...
Va où le vent te mène, va...

 

 

La terre et l'eau
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Si tu étais l'eau
La pluie, le sanglot,
Là sur la berge,
Je noierais mes sabots
Dans mon rêve qui passe
Tu es tous les orages
Les chansons, les partages
Tu es la terre et l'eau...

Le temps qui passe
Dans le brouillard
Fait la tempête
Et doucement repart
Ta démarche légère
Partout me précède
Tu es chemin et pierre
Tu es la terre et l'eau...

Si tu es roseau
Je prendrai tes entrailles
Pour faire des flûtes
Pour chanter à ton bal
Les vendanges du ciel
L'automne les fera
Tu es la feuille qui passe
Tu es la terre et l'eau...

Si tu étais l'eau
La pluie, le sanglot,
Si tu étais neige
Je serais le traîneau
Tu es route accueillante
Qui marche avec mes pas
Tu es vent et tourmente
Tu es la terre et l'eau...

 

 

La sorcière
( E. Roda-Gil - Branduardi )

C’était la fête des sables
Elle avait douze ans, tout compris
Et tout d’un coup elle vit les yeux
De l’homme qui l’emporterait

Dans le grand jardin de son père
Il la regarda sans dire un mot
C’était un homme sans colère
Qui savait parler sans un mot

Et là dans ses oreilles
Il lui dit tout son savoir
De l’or et des merveilles il lui montra l’histoire
Un Feu Follet s’envola
De tous les secrets qu’il lui révéla
Et quand elle se réveilla
Comme la lune qui soupire
Un Feu Follet s’envola
De tous les secrets qu’il lui révéla
Dans ses yeux ensommeillés
Un autre monde parle et voit

Tout ce qui sera
Est ce qui était déjà

C’était la fête des sables
Elle avait douze ans, tout compris
Et tout d’un coup elle vit les yeux
De l’homme qui l’emporterait

Du grand jardin de son père
Elle s’en alla sans dire un mot
Avec cet homme sans colère
Qui parlait d’amour sans un mot

Et là dans les rivières
Elle danse tout son savoir
De l’or et des merveilles
Elle connaît les histoires

Un Feu Follet s’envola
De tous les secrets qu’il lui révéla
Dans ses yeux ensommeillés
Un autre monde parle et voit

Tout ce qui sera
Est ce qui était déjà

 

 

Le sang et la chair
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Donne à la femme qui t’aime
Donne la terre, donne la sève
Donne la vague, donne la pierre
Donne le sang et la chair

Donne à la femme qui t’aime
Donne la peine, donne les chaînes
Donne ta vie, donne les rênes
Donne le sang et la chair

Donne, donne les nombres
Donne les clairs, donne les sombres
Donne, donne ton ombre
Donne le sang et la chair

Donne, donne la vigne
Donne la paix, donne la guerre
Donne, donne la prière
Donne le sang et la chair

Donne la clef de l’énigme
Donne la poudre, donne la mèche
Donne la pomme, donne la pêche
Donne le sang et la chair

Donne, donne les hontes
Donne tes peurs, donne tes heures
Donne, donne la terre
Donne ton sang et ta chair…

Donne à la femme qui t’aime
Donne la terre, donne la sève
Donne la vague, donne la pierre
Donne le sang et la chair...

 

 

Coquelicot dans la récolte
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Chaude nuit des étés passés tu as grandi déjà
Les Grands Feux se sont allumés
Au lit des champs couleur de joie
Coquelicot dans la récolte
Demain bouquet tu seras
Et curieuse tant et plus
Tu cherches qui te cueillera

Ils retournent tous dans les champs
En farandoles pour t'émouvoir
Jusqu'à l'aube tu surveilleras leurs feux
Et jusqu'au soir

Coquelicot dans la récolte
Demain, demain, bouquet tu seras
Et curieuse tant et plus
Tu cherches qui te cueillera

Tu es la branche plus belle et ils sautent pour t'avoir
Tu es la pomme nouvelle
Qu'ils mordront sans le savoir
Coquelicot dans la récolte
Demain, demain, bouquet tu seras
Et curieuse tant et plus
Tu cherches qui te cueillera...

 

 

Le seigneur des Baux
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Dans son château, le Seigneur des Baux
Prend la pluie au visage
Dans son château le Seigneur des Baux
Prend la pluie au visage

Passent dix mille sentinelles
En criant sur la terre
Le Chant de la nuit des Lumières
La mort des murs de pierre

Dans son château le Seigneur des Baux
Prend la pluie au visage

Passent les souvenirs de glace
Des chiens et de leurs chasses
Sur le lit brisé de la dame
Des cendres et plus de flamme

Feu et rumeurs, murailles pâles
Danses et couleurs qui pétillent
Feu et rumeurs, murailles grises
Dans ton château, toi le Seigneur des Baux

Dans son château le Seigneur des Baux
Prend la pluie au visage...
Et dans le vent, la tempête et l'eau
Il a perdu courage
Perdu les oiseaux de la mer
L'ombre de ses frontières
Perdus drapeaux glorieux et sales
Au vent qui passe...

 

 

Couleurs de trottoir
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Sur le trottoir c'est ton visage
Que je dessine comme une image
De charbon noir sont tes cheveux blonds
De sable blanc sera ton corsage

Et quand la pluie te rendra grisâtre
Floue et pâle et confuse
Et quand le vent soufflera le sable
Fermée sera ma blessure

Sur le trottoir c'est ton visage
Que je dessine comme une image
De charbon noir sont tes cheveux blonds
De sable rouge sera ton murmure

Et quand la pluie te rendra grisâtre
Floue et pâle et confuse
Et quand le vent soufflera le sable
Fermée sera ma blessure.

 

 

Le Phénix et le Hiboux
( E. Roda-Gil - Branduardi )

C’est le Hibou cendré, qui t’aimera
Le pauvre Hibou gris et blessé, là-bas t’emportera
Maintenant tu t’habilles
Et tu l’attends sur la grille
Du château perché
Près du ruisseau…

Le Grand Phénix doré, te séduira
Dans ses griffes de pierre dure
Tu dormiras
Le pauvre Hibou grisé tu oublieras
Et dans un autre nid, longtemps, tu rêveras

C’est le Hibou cendré, qui t’aimera
Le pauvre Hibou gris et blessé, là-bas tu l’oublieras
Maintenant tu t’habilles
Tu vis derrière les grilles
D’un château doré
Loin du ruisseau…

Maintenant tu soupires
Et tu as peur du pire
Dans la cage dorée
Loin du ruisseau

Le Grand Phénix doré te laissera
De ses griffes de pierre dure, si dure, tu partiras
Le pauvre Hibou grisé tu aimeras
Dans son nid retrouvé tu t’endormiras

 

 

L'enfant clandestin
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Le nouveau-né, elle l’enroule
Du papier du journal d’hier
« Qu’il reste un esclave
Ou qu’il devienne roi
Mais que jamais je ne le revoie… »

Il est venu là dans la cuisine
Sa voix forte a franchi l’escalier
Et dans tout le bourg déjà on devine
Hier matin est né un clandestin

Il est venu dans les cuisines
Et tout le bourg le sait déjà
Qu’hier est né comme on le devine
Un enfant que personne n’a vu

« Debout la femme et dites-moi
Qu’avez-vous fait de l’enfant d’hier
L’enfant qui pleurait ce matin dans vos bras
Et que jamais personne ne voit… »

« Laissez entrer dans la foule
Mon enfant qui s’en va loin de moi
Qu’il reste un esclave
Ou qu’il devienne roi
Mais que jamais je ne le revoie… »

Debout la femme vous m’accompagnerez
Dans ce bourg nous irons marcher
Lavez vos mains, cirez vos souliers
Et enlevez-moi ce tablier

Elle a jeté son vieux tablier
Dans le bourg on la voit déjà
Droite et dressée dans une robe taillée
Dans des rideaux de cuisine oubliés…

Les travaux de nuit sont bien monotones
Et parfois elle coiffe sa patronne
Elle pense à la nuit
Quand l’enfant est parti
Sur le fleuve et vers une autre vie…

« Laissez entrer dans la foule
Mon enfant qui s’en va loin de moi
Qu’il reste un esclave
Ou qu’il devienne roi
Mais que jamais je ne le revoie… »

                                                            
                                       
 

 

 

 

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