1. Va où le vent te mène
2. La terre et l'eau
3. La sorcière
4. Le sang et la chair
5. Coquelicot dans la récolte
6. Le seigneur des Baux
7. Couleurs de trottoir
8. Le Phénix et le Hiboux
9. L'enfant clandestin
Va où le vent te
mène
( E. Roda-Gil - Branduardi )
Belle, dans la
poussière des rails
Laisse tomber l'éventail
Va où le vent te mène
Va où le vent t' emmène
Va où le vent te mène, va
Belle dans la
poussière des rails
Il faut lever les voiles
Va où le vent te mène
Va où le vent t' emmène
Va où le vent te mène, va
Danse-la la vie qui
t'aime
Au rythme du monde qui va
Oublie les mots qui t'enchaînent
Va où le vent te mène, va
Belle dans la nuit
claire des voiles
Oublie le gouvernail
Va où le vent te mène
Va où le vent t' emmène
Va où le vent te mène, va
Belle dans la nuit
claire des voiles
Laisse tomber l'éventail
Va où le vent te mène
Va où le vent t' emmène
Va où le vent te mène, va
Serre-le bien fort
dans tes bras
Le premier qui te sourira
Et bon vent si tu t'en vas...
Va où le vent te mène, va...
La terre et l'eau
( E. Roda-Gil - Branduardi )
Si tu étais l'eau
La pluie, le sanglot,
Là sur la berge,
Je noierais mes sabots
Dans mon rêve qui passe
Tu es tous les orages
Les chansons, les partages
Tu es la terre et l'eau...
Le temps qui passe
Dans le brouillard
Fait la tempête
Et doucement repart
Ta démarche légère
Partout me précède
Tu es chemin et pierre
Tu es la terre et l'eau...
Si tu es roseau
Je prendrai tes entrailles
Pour faire des flûtes
Pour chanter à ton bal
Les vendanges du ciel
L'automne les fera
Tu es la feuille qui passe
Tu es la terre et l'eau...
Si tu étais l'eau
La pluie, le sanglot,
Si tu étais neige
Je serais le traîneau
Tu es route accueillante
Qui marche avec mes pas
Tu es vent et tourmente
Tu es la terre et l'eau...
La sorcière
( E. Roda-Gil - Branduardi )
C’était la fête des
sables
Elle avait douze ans, tout compris
Et tout d’un coup elle vit les yeux
De l’homme qui l’emporterait
Dans le grand jardin
de son père
Il la regarda sans dire un mot
C’était un homme sans colère
Qui savait parler sans un mot
Et là dans ses
oreilles
Il lui dit tout son savoir
De l’or et des merveilles il lui montra l’histoire
Un Feu Follet s’envola
De tous les secrets qu’il lui révéla
Et quand elle se réveilla
Comme la lune qui soupire
Un Feu Follet s’envola
De tous les secrets qu’il lui révéla
Dans ses yeux ensommeillés
Un autre monde parle et voit
Tout ce qui sera
Est ce qui était déjà
C’était la fête des
sables
Elle avait douze ans, tout compris
Et tout d’un coup elle vit les yeux
De l’homme qui l’emporterait
Du grand jardin de
son père
Elle s’en alla sans dire un mot
Avec cet homme sans colère
Qui parlait d’amour sans un mot
Et là dans les
rivières
Elle danse tout son savoir
De l’or et des merveilles
Elle connaît les histoires
Un Feu Follet s’envola
De tous les secrets qu’il lui révéla
Dans ses yeux ensommeillés
Un autre monde parle et voit
Tout ce qui sera
Est ce qui était déjà
Le sang et la chair
( E. Roda-Gil - Branduardi )
Donne à la femme qui
t’aime
Donne la terre, donne la sève
Donne la vague, donne la pierre
Donne le sang et la chair
Donne à la femme qui
t’aime
Donne la peine, donne les chaînes
Donne ta vie, donne les rênes
Donne le sang et la chair
Donne, donne les
nombres
Donne les clairs, donne les sombres
Donne, donne ton ombre
Donne le sang et la chair
Donne, donne la
vigne
Donne la paix, donne la guerre
Donne, donne la prière
Donne le sang et la chair
Donne la clef de l’énigme
Donne la poudre, donne la mèche
Donne la pomme, donne la pêche
Donne le sang et la chair
Donne, donne les
hontes
Donne tes peurs, donne tes heures
Donne, donne la terre
Donne ton sang et ta chair…
Donne à la femme qui
t’aime
Donne la terre, donne la sève
Donne la vague, donne la pierre
Donne le sang et la chair...
Coquelicot
dans la récolte
( E. Roda-Gil - Branduardi )
Chaude nuit des étés
passés tu as grandi déjà
Les Grands Feux se sont allumés
Au lit des champs couleur de joie
Coquelicot dans la récolte
Demain bouquet tu seras
Et curieuse tant et plus
Tu cherches qui te cueillera
Ils retournent tous
dans les champs
En farandoles pour t'émouvoir
Jusqu'à l'aube tu surveilleras leurs feux
Et jusqu'au soir
Coquelicot dans la
récolte
Demain, demain, bouquet tu seras
Et curieuse tant et plus
Tu cherches qui te cueillera
Tu es la branche
plus belle et ils sautent pour t'avoir
Tu es la pomme nouvelle
Qu'ils mordront sans le savoir
Coquelicot dans la récolte
Demain, demain, bouquet tu seras
Et curieuse tant et plus
Tu cherches qui te cueillera...
Le seigneur des Baux
( E. Roda-Gil - Branduardi )
Dans son château, le
Seigneur des Baux
Prend la pluie au visage
Dans son château le Seigneur des Baux
Prend la pluie au visage
Passent dix mille
sentinelles
En criant sur la terre
Le Chant de la nuit des Lumières
La mort des murs de pierre
Dans son château le
Seigneur des Baux
Prend la pluie au visage
Passent les
souvenirs de glace
Des chiens et de leurs chasses
Sur le lit brisé de la dame
Des cendres et plus de flamme
Feu et rumeurs,
murailles pâles
Danses et couleurs qui pétillent
Feu et rumeurs, murailles grises
Dans ton château, toi le Seigneur des Baux
Dans son château le
Seigneur des Baux
Prend la pluie au visage...
Et dans le vent, la tempête et l'eau
Il a perdu courage
Perdu les oiseaux de la mer
L'ombre de ses frontières
Perdus drapeaux glorieux et sales
Au vent qui passe...
Couleurs de trottoir
( E. Roda-Gil - Branduardi )
Sur le trottoir
c'est ton visage
Que je dessine comme une image
De charbon noir sont tes cheveux blonds
De sable blanc sera ton corsage
Et quand la pluie te
rendra grisâtre
Floue et pâle et confuse
Et quand le vent soufflera le sable
Fermée sera ma blessure
Sur le trottoir
c'est ton visage
Que je dessine comme une image
De charbon noir sont tes cheveux blonds
De sable rouge sera ton murmure
Et quand la pluie te
rendra grisâtre
Floue et pâle et confuse
Et quand le vent soufflera le sable
Fermée sera ma blessure.
Le Phénix et le
Hiboux
( E. Roda-Gil - Branduardi )
C’est le Hibou
cendré, qui t’aimera
Le pauvre Hibou gris et blessé, là-bas t’emportera
Maintenant tu t’habilles
Et tu l’attends sur la grille
Du château perché
Près du ruisseau…
Le Grand Phénix doré,
te séduira
Dans ses griffes de pierre dure
Tu dormiras
Le pauvre Hibou grisé tu oublieras
Et dans un autre nid, longtemps, tu rêveras
C’est le Hibou
cendré, qui t’aimera
Le pauvre Hibou gris et blessé, là-bas tu l’oublieras
Maintenant tu t’habilles
Tu vis derrière les grilles
D’un château doré
Loin du ruisseau…
Maintenant tu
soupires
Et tu as peur du pire
Dans la cage dorée
Loin du ruisseau
Le Grand Phénix doré
te laissera
De ses griffes de pierre dure, si dure, tu partiras
Le pauvre Hibou grisé tu aimeras
Dans son nid retrouvé tu t’endormiras
L'enfant clandestin
( E. Roda-Gil - Branduardi )
Le nouveau-né, elle
l’enroule
Du papier du journal d’hier
« Qu’il reste un esclave
Ou qu’il devienne roi
Mais que jamais je ne le revoie… »
Il est venu là dans
la cuisine
Sa voix forte a franchi l’escalier
Et dans tout le bourg déjà on devine
Hier matin est né un clandestin
Il est venu dans les
cuisines
Et tout le bourg le sait déjà
Qu’hier est né comme on le devine
Un enfant que personne n’a vu
« Debout la femme et
dites-moi
Qu’avez-vous fait de l’enfant d’hier
L’enfant qui pleurait ce matin dans vos bras
Et que jamais personne ne voit… »
« Laissez entrer
dans la foule
Mon enfant qui s’en va loin de moi
Qu’il reste un esclave
Ou qu’il devienne roi
Mais que jamais je ne le revoie… »
Debout la femme vous
m’accompagnerez
Dans ce bourg nous irons marcher
Lavez vos mains, cirez vos souliers
Et enlevez-moi ce tablier
Elle a jeté son
vieux tablier
Dans le bourg on la voit déjà
Droite et dressée dans une robe taillée
Dans des rideaux de cuisine oubliés…
Les travaux de nuit
sont bien monotones
Et parfois elle coiffe sa patronne
Elle pense à la nuit
Quand l’enfant est parti
Sur le fleuve et vers une autre vie…
« Laissez entrer
dans la foule
Mon enfant qui s’en va loin de moi
Qu’il reste un esclave
Ou qu’il devienne roi
Mais que jamais je ne le revoie… »
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