La Menace - (Emi 1994)

            
          

1. Bienvenue
2. Ce que sait le sherpa
3. Fou de love
4. Jeanne la Jeanne
5. Toutes les lunes
6. La menace
7. Chaloupe vide
8. Caminando, caminando
9. Triomphe de la douceur violente
10. Limbes
11. Ophélie (douce ennemie)
12. Angle de ciel

 

 

Bienvenue
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Elle est venue enfin
Des cerises plein les mains,
Les jambes dans la soie gainées
Le corsage pas fermé
C’était un de ces jours
Dont on dit que la lune
N’est pas le mari…

Elle m’a dit joue moi
Pour moi ce que tu sais
J’ai joué ce qu’elle voulait
Pour des cerises et pour du lait
C’était un de ces jours
Dont on dit que la lune
N’est pas le mari…

 

 

Ce que sait le sherpa
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Méfie-toi de ce qui brille petite fille,
Des mots sérieux que tu te ne comprends pas
Quelqu’un viendra entre Mars et jonquilles
Te raconter ce que l’aveugle voit

La neige des sommets lointains où tout brille
La mie de pain et l’eau claire que tu bois
Viendront un jour t’expliquer petite fille
Te raconter ce que l’aveugle voit

Que passent, bleues, les heures
Tout arrive et arrivera
Et tu verras

Tu verras ce que voit le Sherpa
Tu verras
Tu verras ce que l’aveugle voit

Et tu sauras ce que sait le Sherpa…

Peu importent les heures
Que le temps compte pour toi
Seules comptent les minutes
Qui ressemblent à ce que tu seras
Et tu sauras ce que sait le Sherpa…

Méfie-toi de ce qui brille petite fille
De ceux qui parlent sans parler de toi
N’attends pas avant Mars les jonquilles
Et tu verras ce que l’aveugle voit…
Et tu sauras ce que sait le Sherpa

 

 

Fou de love
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Sangre
Loviente in core.
Amai ma
Come moro non vivrò mai.
Loviente sangre
Mit you por sempre
E tu non piense a mmè

T’amo
Più tuo son io
Che de moi
Son perdido e chiedo di me
A les tue braccia
A los tus besos
Now che sarà de mi

Aulentina
Tu non vivi per moi.
Tiranna mia
Tu non vivi per me
I fou de love
Appriesse a ttè

Amor che a me me fas le feu, la glace, plaisir, dolor
Co ch’el vols

Tiranna mia
Despotista tu si’
Tiranna mia
Planto e riso y desir
I fou de love
appriesse a ttè

Amor che a me me fas le feu, la glace, plaisir, dolor
E scioglie el sangre
Loviente in core
Rossiente por ti
Vurrìa vurrìa
Ma primma ‘e murì

Vida de erotica ambicion
E moratoria de l’amour
E di esiziale inquisicio
Tiranna mia
Ça ira

Sangre
Loviente in core
Io basio
Las palabras coi labbri miei
E più ti bramo
Si el tuo bel labbro
Palabra non è

Galantina
Tu non vivi per mi
Tiranna mia
Tu non vivi per me

I fou de love
Aprisse a ttè

Amor che a me me fas le feu, la glace, plaisir, dolor
Co ch’el vols

Tiranna mia
Despotista tu si’
Tiranna mia
Planto e riso y desir
I fou de love
Appriesse a ttè

Amor che a me me fas le feu, la glace, plaisir, dolor

E scioglie el sangre
Loviente in core
Morir je vurria
D’amour con ti
Ma primma ‘e murì

I fou de love
Tiranna tu sì.
Sangriente love
In core por ti

 

 

Jeanne la Jeanne
( E. Roda-Gil - Branduardi )

On a dit que les Anges t’ont parlé,
Tu l’as dit aussi, tout est pardonné…

Pauvre Vierge des charniers immenses,
D’un sourire, tu as inventé la France…

Ne le regrette pas…
Ne le regrette plus…

La chair ne revient pas
Se promener dans nos rues…

Ceux qui parlent de Toi,
Ne parlent pas de Toi…

C’est un petit rêve qui nous a traversés,

Comment faire un Roi d’un papillon brûle ?

Une couronne frappée d’une épée traversée
Toutes les lâchetés pour une seule Vérité…

Vers cette Vierge déguisée en soldat,
Rament ceux qui savent où la vie s’en va…

La chair ne revient pas
Se promener dans nos rues…

Ceux qui parlent de Toi,
Ne parlent pas de Toi…

C’est un petit rêve qui nous a traversés,

Toutes les lâchetés pour une seule Vérité,

Comment faire un Roi d’un papillon brûle ?

Ne le regrette pas…
Ne le regrette plus…
La calice est rempli,
De la pluie de nos rues…

Ne le regrette pas…
Ne le regrette plus…
C’est un petit rêve qui nous a traversés,

Comment faire un Roi d’un papillon brûle ?

 

 

Toutes les lunes
( E. Roda-Gil - Branduardi )

La lune des dunes
La lune des lutins pleins
La lune chaude du soleil des clandestins

La lune des tristes
La lune des plaisantins
La lune grise qui veille au grain

La lune des cerises
La lune des moissonneurs
La lune blanche des poètes voleurs

La lune grande
La lune des vendanges
La petite mort de la lune avant cinq heures

Et la marée vague après vague
Se mange la falaise
La pauvre falaise-femme
Que la lune mange…

 

 

La menace
( E. Roda-Gil - Branduardi )

La menace saute à la corde
Toute belle sous le grand porche
L’ermite murmure un psaume
Pour s’échapper de sa peine

La menace a un corsage
Où ses deux petits seins nagent
L’ermite ferme ses paupières
Comme on se noie dans la bière

La menace jette ses sandales
Devant la porte du sanctuaire
Et l’ermite sur son trapèze
Fait un filet de son rosaire

La menace sûre arrive
Le front chaud d’une jeune fièvre
Et l’ermite lui donne à boire
Du sirop à la cuillère

La menace lui raconte
Le souvenir de sa honte, petite honte
Et l’ermite la soulage
Il dit qu’il avait son âge, encore son âge
Quand le ciel l’à éprouvé

La menace est toute blanche
Sous la toile il voit ses hanches
L’ermite baisse les paupières
Sur ses talons salis de terre

La menace cherche un homme
Un mendiant ou un artiste, quelqu’un de triste
L’ermite lui donne une pomme à la peau lisse
Mais c’est dans sa main qu’elle mord, qu’elle mord…

La menace sourit d’avance
Et met la main dans son corsage
L’ermite la retire
Pleine de sang et de rage

La menace la replace
Sur son cœur et elle l’embrasse
L’ermite voit briller un feu
A l’horizon, il est mieux

Et la pluie éteint le feu
Dans la nuit froide et noire
L’ermite se réveille
Seule la menace est éternelle.

 

 

Chaloupe vide
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Une chaloupe
Fatiguée balance
Entre deux rives
Sans importance…

Le vent la fait pencher de-ci de là
Comme un tonneau crevé qui traîne là

Le vin dans le flot
Est parti sans fuite
Comme la jeunesse
Que la mer caresse

Plus beau que le mouvement qui danse sur terre
Plus douce que la peau d’une femme rebelle

C’est là, tout près de l’eau
Que je pense souvent à toi
Au chaud dans le souvenir
Même l’hiver, même au froid

Toute la fin de la vie d’une barque perdue
Fait du bonheur salé un souvenir rendu

Silence de l’ombre
Ressac et brume
Comme tes lèvres
Disent des mots vagues

Toute la fin de la vie d’une barque perdue
Fait du bonheur salé un souvenir rendu

L’eau me traverse
Comme une averse
Et la chaloupe
Lentement me berce

J’y vois des roses
Et d’autres choses
Que la mer change
Et métamorphose

 

 

Caminando, caminando
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Es caminando, es caminando
Qu’ils arrivent en grandes bandes
Es caminando, es caminando
Qu’ils chantent ensemble en grandes bandes
Es caminando, es caminando
Qu’on les a fait fuir de nos landes

Maintenant que les étoiles tombent
Que les murs, sur nous s’effondrent
Es caminando, es caminando
Que loin de notre monde, ils sont tous partis…

Qu’on les a fait fuir de nos landes...

 

 

Triomphe de la douceur violente
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Dans le sous-bois qui s ’éveille,
S’étirent les herbes folles,
Sans vêtements et sans pagnes,
Elles montrent leurs corolles…

Et les nymphes et ses ménades
Attendent les petits hommes,
Pour les prendre dans les rêves
De l’amour qui dort encore…

Ni fatigue ni douleur
Dans les pleurs du sang des hommes,
Ni beauté ni sous-bois
A l’abri de leurs malheurs

Pas de Dieu qui nous punisse
Pas de Dieu qui nous trahisse…
Pas de piège dans le mystère
D’un amour qui s’est fait chair

Chair promise chair soumise,
Chair glacée ou chair brûlante,
De la jungle à la banquise,
La même flèche nous tourmente…

Le temps qui détruit les choses
Les passions comme les roses,
Est moins violent que la grâce
De l’éternité des femmes…

Vive la vie des tarentules
Vive la vie des petits hommes…
Vive la vie des minuscules,
Des souffrants et des lucioles…

Ni fatigue ni douleur
Dans les pleurs du sang des hommes…
Aux rubans et aux splendeurs
On se blesse et on se cogne…

Pas de Dieu qui nous punisse
Pas de Dieu qui nous trahisse…
Pas de piège dans le mystère
D’un amour qui s’est fait chair

Chair promise chair soumise,
Chair glacée ou chair brûlante,
De la jungle à la banquise,
La même flèche nous tourmente…

Et dans la douceur violente,
De la nature impatiente,
Les dieux deviennent des hommes
Et les femmes des espérances.

 

 

Limbes
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Il y sûrement des limbes
Où ceux qui s’aimaient s’attendent
Sans espace et loin du temps
En espérant le moment

De se fondre doucement
Dans une autre vie qui chante,
Dans un futur qui fermente,
Sous un autre ciel plus clair…

Et la mémoire s’enchante
De se retrouver vivante
Dans la moitié qui lui manque
Et qui vient la retrouver

Il y sûrement des limbes
Où ceux qui s’aimaient s’attendent
Sans espace et loin du temps
En espérant le moment

Et s’il y a des retrouvailles
Dans la luxe ou sur la paille
Même derrière des murailles
On voudrait bien essayer

Essayer de vivre encore
Dans le ciel ou sur la vague
Devenir un seul poisson,
Un seul oiseau nouveau…

Il n’y plus de temps sans toi,
Ni poisson, ni oiseau.

 

 

Ophélie (douce ennemie)
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Folle, ma folle
Rosée qui s’envolle
S’envolle…

Toi, fille
Tu picores la lune
Sans peine, pour moi…

Sourire
Tout mélange de larmes
Silences
Qui crient sans prudence de joie

Ma folle
Prends mes ailes et vole, là-haut…
Très loin de moi.

Folle, ma folle
Fragile et violente
Sois mienne
Bien folle
Tendre et insoumise
Inconnue de moi

Tu parles
Fleuve de paroles et puis
Tu ris
De tes espérances folles

Ma folle
Prends mes ailes et vole là-haut
Très loin de moi…

Je garde
Comme une vengeance
La rage
D’une folie qui te ressemble bien

Ma folle
Prends mes ailes et vole là-haut
Très loin de moi…

 

 

Angle de ciel
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Neige,
l’Aube,
Nuages
Et le vent
Un Tout Petit Homme dans l’Angle du Ciel
Terre
Acqua
La mer
Et le Temps
Un soleil radieux, Rouge splendeur
Silence
Immense
Obscurité
Un Tout Petit Homme dans l’Angle du Ciel


 

                                                            
                                       
 

 

 

 

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