Ça se fait - (Emi 1992)

            
          

1. Ça se fait
2. Le voyageur
3. Nous, comme des rivières
4. Casanova revient
5. Fort
6. Chant Indien
7. Changement de vent, changement de temps
8. L'ombre
9. Ne la laiss' pas tomber
10. Avant de repartir

 

 

Ça se fait
(P. Grosz - Branduardi )

Ça se fait ça peut se faire
Il suffit de le décider
Ça se fait ça peut se faire
De rire et de s’envoler

De crier ou de se taire
Et de vendre ou d’acheter
De pleurer assis par terre
Ou de danser des deux pieds

Ça se fait ça peut se faire
De grandir et d’avancer
De vouloir se changer d’air
Ou se plaindre et s’enfoncer

Ça se fait ça peut se faire
De dormir ou de foncer
De gagner la haute mer
Et vers plus loin naviguer

Ça se fait ça peut se faire
De partir et de revenir
Ça se fait ça peut se faire
Dire et puis se contredire

N’en fair’ jamais qu’à sa tête
Et mentir et puis trahir
Accumuler les conquêtes
Aimer quand on vient d’hair

Ça se fait ça peut se faire
Il suffit de le décider
Se nourrir d’air ou de pierres
Ou se priver de jeuner

De souffrir ou bien de rêver
Dormir ou se réveiller
De se tromper de tomber
Et puis tout recommencer

Ça se fait ça peut se faire
De vendre ou de acheter
De partir ou revenir
De courir et s’envoler

De pleurer assis par terre
Ou de danser deux pieds
De gagner la haute mer
Et vers plus loin naviguer

Ça se fait ça peut se faire
Il suffit de le décider
Ça se fait ça peut se faire
Demander se faire aider

Le dire et le raconter
Puis travestir et maquiller
Anéantir et brûler
Pour mieux tout ré-inventer

 

 

Le voyageur
(P. Grosz - Branduardi )

C’est le jour et c’est l’heure, mets toi en route voyageur
Des terr’s inexplorées t’attendent et tu va les connaître
Tu t’es aventuré tant d’années sur les mers
Où tu as lu ta vie dans les lignes des cartes

Quel est ce désir qui fait tanguer ton cœur
Quell’s sont les marées qui vol’ ton sommeil
Insoucieux des tempêtes tu as su garder ton cap
En route voyageur, c’est le jour et c’est l’heure

Va présenter ta voile à la corne du vent
Des terr’s inexplorées t’attendent et tu va les connaître
Pars et va trouver, en suivant les courants
La mystérieuse étoile que tu sens t’appeler

Quel est ce désir qui fait tanguer ton cœur
Quell’s sont les marées qui vol’ ton sommeil
Sans appréhension abandonne le port
C’est le jour et c’est l’heure, en route voyageur

 

 

Nous, comme des rivières
(P. Grosz - Branduardi )

Dans cette nuit profonde
Les étoiles se consument
S’allumer d’amour
C’est brûler pour quelqu’un d’autre
Moi encor en ce monde
Je m’en vais te chercher
Encore une autre fois je vais vers toi

Dans cette nuit profonde
Où nos étoiles veul’nt se fondre
Illuminé d’amour
Sans même te dire un seul mot
Pendant quelques secondes
Dans la nuit je te parle
Pour connaître avec toi
Des chos’s très belle

Nous comme des rivières
En mal d’océan
Nous comme des rivières
Séparés on se perd
Se perdant on se cherche
Comme des rivières
En mal d’océan
Comme des rivières
Eternell’ment

 

 

Casanova revient
(P. Grosz - Branduardi )

Il allait vers Venise Casanova
Comme un vieux goéland qui rentre au nid
Les dizain’s d'ombres parfumées
Des femmes qu'il avait aimées
L'accompagnaient chez lui avec la nostalgie
Voilà venir le soir
Voilà venir l'hiver
Casanova

Le cœur lourd de lourd attente il a marché
Au long de rues pulvérulentes jusqu'à la mer
Dans les reflets du canal
Passaient des bergamasques
Des jardins éclairés endormis dans des saisons
Voilà venir le soir
Voilà venir l'hiver
Casanova

300 nuits de 300 femmes dans une vie
Et des plus lumineuses vierges à des putains
Une fable qu'on invente
Un roman de jeunesse
Splendeurs et misère, et gloire et nostalgie
Voilà venir le soir
Voilà venir l'hiver
Casanova

 

 

Fort
(P. Grosz - Branduardi )

Tu as grandi à l'ombre des ruelles
Et tu es devenu fort
Dans le dédal' des rues de la ville
Où les gens vivent avec la peur
Tel un serpent venimeux
Tu te coules dans ta planque
D'où tu sors comme l'éclair
Pour aller frapper par derrière

Tu as grandi à l'ombre des ruelles
Et tu es devenu fort
Tu vas sans hâte au long des rues vides
Là est ton territoire à toi
Et en passant dans la nuit
Ton pas qui résonne
Réveille en sursaut tous ceux
Qui dormaient dans leur lit

Tu es fort
Fort
Et tu es devenu fort
Fort
Tu es devenu fort

Tu as grandi à l'ombre des ruelles
Et tu es devenu fort
Tu vas partout protégé par ta bande
Comme un vrai loup
Tel un serpent venimeux
Tu te coules hors de ta planque
Aux aguets tu viens planter
Tes yeux droit dans mes yeux.

Tu es fort
Fort
Et tu es devenu fort
Fort
Tu es devenu fort

 

 

Chant Indien
(P. Grosz - Branduardi )

Vastes nuages qui passez
Comme des fantômes de prairie
Arrêtez vous sur ma terre
Qui demande à s'abreuver
Vague vapeur de mer
Eternel brouillard impalpable
En forme de vague, la pluie
Là-haut vers sa source ruisselle

Vastes nuages qui planez
Comme une grand-plaine immaculée
Donnez à boire à la terre
Qu'ell’ puisse être fécondée
Réveillez l'étendue inerte
Qui se dessèche et ne donn’ rien
Faites lever de la poussière
La vie qui dort en son sein

Chaud est le sang qui coul' dans les veines
Du corps de la femme que j'aime
Aux majestueuses marées
La lune vient et va
Venu d'Orient le soleil
Comme un batt'ment de cœur, il bouge
Aux majestueuses marées
La lune vient et va

 

 

Changement de vent, changement de temps
(P. Grosz - Branduardi )

Changement de vent
Changement de temps
Fumée dans les yeux
Dis-moi s'il pleut
En me baladant le long du fleuve
Je lanc’ des cailloux à mon chien
Un air glacé vient du côté du nord
Et je sens mon cœur
Peser plus lourd
Changement de vent
Changement de temps
Je sens l'hiver là dans mon dos

Lumièr’s au loin au delà du fleuve
Echos de voix qui m'arrivent
Loin par là-bas des autos passent
Eclairant l'ombre et s'éloignant
J'entends les gens rir’ dans les bars
Ils chantent, ils crient, ils s'amusent
Je pense à toi si loin de moi
Tu penses à quoi? qui peut le savoir?
Tu penses à quoi? j'aim’rais le savoir?

Changement de vent
Changement de temps
Fumée dans les yeux
Dis-moi s'il pleut
Dans un coin d'ma tête j'ai un’ chanson
Qui revient en moi de très longtemps
Changement de vent
Changement de temps
Je sens l'hiver là dans mon dos
J'espèr’ que pour toi, là où tu vis
Ils sont faciles tes chemins

Que ne te visitent pas la peur
La tristesse l'abandon
Que te protèg’ mon souvenir
Du froid du soir qui va venir
Qu'il y a quelqu'un qui tient ta main
Et que jamais tu n'te sens seule
Je pense à toi si loin de moi
Tu penses à quoi? Qui peut le savoir?
Tu penses à quoi? J'aim’rais le savoir

 

 

L'ombre
(P. Grosz - Branduardi )

Si l'ombre me cache
Aucun chagrin ne me trouv’ra
Si l'ombre me cache
Je rentrerai chez moi…

J'ai suivi cett’ vieille route
où j'ai marché et tant marché
sans faire la moindre halte
sans jamais me reposer.
Que mon âme en tracas
Aill’ d'un pas tranquille
si l'ombre me cache
de tout le reste elle me sauv’ra
l'ombre qui suit mes pas
mon ombre à moi...

 

 

Ne la laiss' pas tomber
(P. Grosz - Branduardi )

Ne la laiss’ pas tomber
Ne la déçois pas
Ell' t'a donné du pain
Quand tu avais faim
Les jours où tu souffrais
Ell' t'a aimé bien
Les fois où tu pleurais
Ell’ n'était pas loin

Ne la laiss’ pas tomber
Reste bien son ami
Ell' t'a donné du pain
Pour apaiser ta faim
Quand l'hiver te glaçait
Ell’ t'a fait avoir chaud
Quand c'est toi qui tombais
Elle était toujours là

Ne la laiss’ pas tomber
Ne la déçois pas
Ell' t'a donné du pain
Quand tu avais faim
C'est ell' qui partageait
Tes bonheurs, tes chagrins
Et quand tu étais seul
Ses mots berçaient ton cœur

Ne la laiss’ pas tomber
Reste bien son ami
Quand tu la verras triste
Parle-lui tout bas
Et quand la nuit est là
Empêch’ la d'avoir mal
Ris de l'écouter rire
Essuie ses yeux qui pleurent.

 

 

Avant de repartir
(P. Grosz - Branduardi )

Personn’ dans la maison vide
Du soleil sur les lits défaits
Accablée par la chaleur d'août
La p’tit’fill’ s'était endormie
Et moi, n'osant pas respirer,
Je la regardais dormir,
En silence, pour ne pas l'effrayer
Ne pas la réveiller

Personn’ dans la maison vide
Du soleil sur les lits défaits
Je n’sais pas comment ell’était là
Et par quelles mystérieuses causes
La tête entre ses deux bras
La p’tit’ fille inconnue
Rêvait à des chos’s, des choses d'enfance
Avant de repartir.


 

                                                            
                                       
 

 

 

 

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