Confession d'un malandrin (Musiza 1981)

            
          
1. Confession d'un malandrin
2. La lune
3. Si longtemps déjà
4. Les arbres ont grandi
5. Les eaux qui dorment
6. Donna mia
7. Ce qui de la terre s'en va
8. Sans aucun doute
9. Le printemps
10. La danse


Confession d'un malandrin
(E.Roda Gil - A. Branduardi
 
Je passe, les cheveux fous dans vos villages
La tête comme embrasés d'un phare qu'on allume
Au vent soumis je chante des orages
Aux champs labourés, la nuit des plages.
Les arbres, voient la lame de mon visage
Où glisse la souillure des injures
Je dis au vent l'histoire de ma chevelure
Qui m'habille et me rassure.
Je revois l'étang de mon enfance
Où les roseaux et toutes les mousses dansent
Et tous les miens qui n'ont pas eu la chance
D'avoir un fils sans espérances.
Mais ils m'aiment comme ils aiment la terre
Ingrate à leurs souffrances à leurs misères
Si quelqu'un me salissait de reproches
Il goûterait la pointe de leurs pioches.
Paysans pauvres, mes pères et mères
Attachés à la boue de cette terre
Craignant les seigneurs et leurs colères
Pauvres parents qui n'êtes même pas fiers
D'avoir un fils poète qui se promène
Dont on parle chez les rois et chez les reines
Qui dans des escarpins vernis et sages
Blesse ses pieds larges et son courage.
Mais survivent en moi comme lumières
Les ruses d'un voyou de basse terre
Devant l'enseigne d'une boucherie campagnarde
Je pense aux chevaux morts, mes camarades.
Et si je vois traîner un fiacre
Jailli d'un passé que le temps frappe
Je me revois aux noces de campagne
Parmi les chairs brûlées des paysannes.
J'aime encore ma terre
Bien qu'affligée de troncs bavards et sévères
C'est le cri sale des porcs que je préfère
A tous les discours qui m'indiffèrent.
Je suis malade d'enfance et de sourires
De frais crépuscules passés sans rien dire
Je crois voir les arbres qui s'étirent
Se réchauffer et puis s'endormir.
Au nid qui cache la couvée toute neuve
J'irai poser ma main devenue blanche
Mais l'effort sera toujours le même
Et aussi dure encore la vieille écorce.
Et toi le grand chien de mes promenades
Enroué, aveugle et bien malade
Tu tournes la queue basse dans la ferme
Sans savoir qui entre ou qui t'enferme.
Il me reste des souvenirs qui saignent
De larcins de pain dans la luzerne
Et toi et moi mangions comme des frères
Chien et enfant se partageant la terre.
Je suis toujours le même
Le sang, les désirs, les mêmes haines
Sur ce tapis de mots qui se déroule
Je pourrais jeter mon cour à vos poules.
Bonne nuit, faucille de la lune
Brillante dans les blés qui te font brune
De ma fenêtre j'aboie des mots que j'aime
Quand dans le ciel je te vois pleine.
La nuit semble si claire
Qu'on aimerait bien mourir pour se distraire
Qu'importe si mon esprit bat la campagne
Et qu'on montre du doigt mon idéal.
Cheval presque mort et débonnaire
A ton galop sans hâte et sans mystère
J'apprends comme d'un maître solitaire
A chanter toutes les joies de la terre.
De ma tête comme d'une grappe mûre
Coule le vin chaud de ma chevelure
De mon sang sur une immense voile pure
Je veux écrire les rêves des nuits futures.







La lune
(E.Roda Gil - A. Branduardi

Un jour et sans valises
La lune fit un saut
Pour regarder la terre de moins haut
File la comète,
Le voyage fut beau
La face cachée par l'aile du manteau.
La surprise fut
Que la blanche surface
N'était pas neige.
Errant sur les pierres
Les pieds elle s'ouvrit
Et en cachant ses pleurs elle s'enfuit.
Marcher seul au monde
Pieds nus et sans un mot
C'est se clouer au cour le rire des sots.
La surprise n'est plus
Que la blanche surface
Ne soit pas neige.
 
 

Si longtemps déjà
(E.Roda Gil - A. Branduardi)

Sur les vagues d'un lac sage
Ma très belle est en voyage
En coiffant sa chevelure
Elle me dit son aventure
D'un château au fond des sables
Si longtemps déjà, si longtemps déjà.
Dans l'eau où les oiseaux chantent.
C'est un jour dans une vague
Qu'elle aperçut ses murailles
En écoutant son histoire
Je sens que mon cour défaille
Dans le château de ses rêves
Si longtemps déjà, si longtemps déjà.
Dans l'eau où les oiseaux chantent.
Poissons sans écailles
Oiseaux sans entrailles
Vous serez sur le vitrail
Poissons sans écailles
Oiseaux sans entrailles
Vous serez sur le vitrail
De l'arche, sur le grand bateau de bois
La belle,
très belle, je sais bien qu'elle reviendra
pour moi.
Poissons sans écailles
Oiseaux sans entrailles
Vous serez sur le vitrail.
Poissons sans écailles
Oiseaux sans entrailles
Vous serez sur le vitrail.
Sur les vagues d'un lac sage
Ma très belle est en voyage
Si longtemps déjà, si longtemps déjà.
Si longtemps déjà, si longtemps déjà.
 

 

Les arbres ont grandi
(E.Roda gil - A. Branduardi)

Les arbres ont grandi
Les feuilles se sont converties
En poussière de temps
Pour ton amour enfui
Et dans la mousse, l'amour que tu appelles.
S'il est petit, il grandira.
Père mon père
Vous m'avez fait misère
Me faire la femme d'un enfant presque vert
Il est sans graine
Et je suis toute terre
S'il est petit, il grandira.
Fille ma fille
C'est pour toi que je peine
En épousailles, je te donne le fils d'un maître
Et ton enfant sera
Riche et redoutable
S'il est petit, il grandira.
Père mon père
La nuit je serai seule
On l'enverra loin des jeux et des lumières
S'il s'en retourne, étranger à son père
S'il est petit, il grandira.
Hier sur la place
Sous ton balcon il passe
Les enfants sages qui jouent aux grands voyages
C'est ton amour qui passe et joue à la marelle
S'il est petit, il grandira.
L'année se passe
Se fait le mariage
Le temps qui roule donne à l'enfant de l'âge
Le vent caresse ton arbre sur sa tombe
S'il est petit, il grandira.



Les eaux qui dorment
(E.Roda Gil - A. Branduardi

Dorment les eaux des cimes de la nuit
Dorment les eaux des vallées
Les familles des reptiles
Sur la terre noire
Dorment les belles, là
Dans les draps pâles de la nuit
Merveilles aux très longues ailes.
Dorment les eaux des cimes de la nuit
Dorment les eaux des vallées
Les monstres des grands abîmes
Dans une mer rouge
Dorment les belles, là
Dans les draps pâles de la nuit
Merveilles aux très longues ailes.
Si tu crois que les rêves de ta nuit
Te bâtissent une étoile
Si tu crois que les rêves de ta nuit
Pour toi tissent des voiles
Écarte alors de toi les doutes, les craintes,
et les misères,
car ton rêve est sur la terre.
Si tu crois que les rêves de ta nuit
Te bâtissent une étoile
Si tu crois que les rêves de ta nuit
Pour toi tissent des voiles
Écarte alors de toi les doutes, les craintes,
et les misères,
car ton rêve est sur la terre.



Donna mia
(E.Roda Gil - A. Branduardi

Le flot de ton corsage
Où tout mon désir nage
Et des doigts de caresses
Qui habillent les fêtes
Je te reconnais toute, donna mia.
Les pleurs, le passé les enlève
Je t'ai suivi dans l'eau des songes
Et sans te voir je te regarde, donna mia
Tes deux mains de musique
Récoltent des surprises
mi-pêches, mi-cerises
la terre que tu caresses
flêurit de fruits étranges, donna mia
et sans te voir, je te regarde
sans la fatigue des gens qui doutent
sans la douleur des gens qui luttent, donna mia
ton regard me sourit
en fermant mes blessures
tu m'ouvres et je regarde
la prison de tes voiles
et sans la voir je chante, donna mia.
J'ai maintenant perdu mes doutes
Mes souvenirs de froid, de corde
Dans tes fruits je suis venu mordre, donna mia.



Ce qui de la terre s'en va
(E.Roda Gil - A. Branduardi

Que peu dire la roche à la neige
qui fond et s'en va?
Pas de tendre poésie, mais ça:
va t'en vers le fleuve
toi ma neige à moi
herbes, fleurs et feuilles
que la pluie sale mêlera
le cercle qui se brise
sur la vie, se fermera.
Que peut dire la mère à la fille
qui grandit déjà?
Pas de tendre poésie, mais ça:
va t'en vers le fleuve
où la neige va
tu parviendras vite
où je suis déjà et pour toi
le cercle qui se brise
sur la vie, se fermera.
Ce qui de la terre s'en va
en son sein reviendra
Ce qui de la terre s'en va
en son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
en son sein reviendra
Ce qui de la terre s'en va
en son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
en son sein reviendra
Que peut dire la branche à la feuille
quand l'automne est là ?
Pas de tendre poésie, mais ça:
va t'en vers le fleuve
où la neige va
un printemps de terre
sur un nouveau ciel reviendra
le cercle qui se brise
sur la vie, se fermera.
Que peut dire un vieux qu'on emporte
quand la mort est là ?
Pas de tendre poésie mais ça:
allez vers le fleuve
m'attendre là-bas
où dansent les choses
ce qui jamais ne finira
le cercle qui se brise
sur la vie, se fermera.
Ce qui de la terre s'en va
En son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
En son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
En son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
En son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
En son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
En son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
En son sein reviendra.
Ce qui de la terre s'en va
En son sein reviendra.



Sans aucun doute
(E.Roda Gil - A. Branduardi

Sans aucun doute,
L'enfant voit fuir sur le ruisseau son bateau
Sans aucun doute,
L'enfant laisse à l'eau du caniveau son bateau.
Aventuriers, corsaires, matelots
Montrez-lui la route
Qu'il porte les couleurs du ruisseau
Sur la mer Rouge.
L'enfant qui voit fuir son bateau sur l'eau du ruisseau.
Ruisseaux des champs, tristes caniveaux
L'enfant s'évade et voit déjà
Sur le pont de son bateau de bois
Les murailles de Massada
Demain, les voiles il lèvera
Pour croiser seul devant le détroit
Sur le pont de son bateau il voit
Toute le chaîne de l'Himmalaya.
Sans aucun doute,
L'enfant voit fuir sur le ruisseau son bateau
Sans aucun doute,
L'enfant laisse à l'eau du caniveau son bateau.
Conquistadors des mondes nouveaux, ouvrez-lui la route.
Donnez-lui les voiles et les drapeaux, de vos déroutes.
Pour qu'il arrive enfin seul à l'Eldorado.
Ruisseaux des champs, tristes caniveaux
L'enfant s'évade et voit déjà
Sur le pont de son bateau de bois
Les murailles de Massada
Demain, les voiles il lèvera
Pour croiser seul devant le détroit
Sur le pont de son bateau il voit
Toute le chaîne de l'Himmalaya.



Le printemps
(E.Roda Gil - A. Branduardi

Il aura les cils des yeux bleu-gris
Les nids des oiseaux qui passent
Se poseront sur ses hanches
Pour changer la place du Pôle
Pour inventer la boussole.
Agenouillé près de la source
Et pour y mouiller ses lèvres
Pour savoir si elle est bonne
Pour noyer la place du Pôle
Pour oublier la boussole.
Pour l'abeille, la neige s'en va
Dans l'herbe la feuille se tourne
Pour cacher sa joie
Pour les hommes, les femmes et les bois
Le Printemps passe
Au nord et au sud à la fois.
Oh printemps tu passes
Sur les glaces de l'ennui.
Il aura les cils des yeux bleu-gris
Les nids des oiseaux qui passent
Se poseront sur ses hanches
Pour changer la place du Pôle
Pour inventer la boussole.
Oh printemps tu passes
Sur les glaces de l'ennui.

 
  
La danse
(E.Roda Gil - A. Branduardi

Et vire et va
Et tourne la danse
Je te trouve là.
Puis ci puis là.
Et vire et va
Et tourne la danse
Je te trouve là.
Puis ci puis là.
Et vire et va
Et tourne la danse
Je te trouve là.
Puis ci puis là.
Et vire et va
Et tourne la danse
Je te trouve là.
Puis ci puis là.

.
 

                                                            
                                       
 

 

 

 

HOME