La demoiselle  (Polydor 1979)

                             

1. Bal en fa dièse mineur
2. Le cerisier
3. Naissance d'un lac
4. En avant l'aventure
5. Le serment du marin
6. La demoiselle
7. L'épouse dérobée
8. Les rides de la lune
9. La belle dame sans merci

 

 

Bal en fa dièse mineur
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Je suis la mort des Hommes,
Je porte couronne
Et je suis de leur vie
La maîtresse et patronne

Et bien sur je suis cruelle
Et bien sur je suis très dure
Et rien n’arrêtera mes déchirures

Et devant ma faux qui passe
Je vois trembler les figures
Et rien n’arrêtera mes déchirures

Toi maîtresse du monde
Soit bienvenue dans nos maisons
Pose la faux au creux de toute nos musiques
Prends place dans nos danses
Et si tu danses encore
Toute la mort sera morte à l’aurore.

 

 

Le cerisier
( E. Roda-Gil - Branduardi )

J’étais vieux et sans forces
Pour la prendre avec moi
Et tous les jardiniers comprendront avec moi
Qu’à la dernière fleur
On ne renonce pas…

J’étais vieux et sans forces
Je l’ai prise avec moi
Et tous les jardiniers comprendront avec moi
Qu’on ne renonce pas
Quand l’hiver est déjà là...

Elle était la plus belle
De la terre et des bois
Et entre les cerises
Mon cœur battait cent fois
A la dernière des Fleurs
On ne résiste pas…

Mon cerisier fidèle
Se couvrit de rameaux
Un jour ma tout belle
Me réclama ses fruits
« Il me faut quelques cerises
car l’enfant viendra bientôt ».

Je la voyais sourire
Plus belle que jamais
Et je sentais dans mon être
Que la rage montait
« Demande donc des cerises
au père de ton bébé ».

Silencieuse et souriante
Elle me tourna le dos
Puis marcha vers les arbres
Comme on se jette à l’eau
C’était ma dernière fleur

Et l’hiver venait déjà.

C’est sa Branche Maîtresse
Que l’Arbre agenouilla
Ainsi le Père avec tendresse
La Mère contenta...
Ainsi le Père avec tendresse
La Mère contenta.

 

 

Naissance d'un lac
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Près de la Fontaine
Un beau jour il la trouva
Voyant de loin le Jaune
De la robe que le vent faisait flotter

« Ce que tu voudras
Je te le donnerai sur la Terre
Grand est mon pouvoir
Ce que je veux, je peux le faire ».
Tu ne pourras pas te jouer de moi, fou
Te ne peux pas ressembler à mon attente
Quand il viendra
Viendra mon heure d’Or
Je partirai d’ici et sans un mot

« Tu ne crains pas de n’être pas pour moi
Mais tu es bien trop jeune tu le sais
Quand tu auras comme moi, vécu mille automnes
Alors seulement tu comprendras

Dis-moi ton désir
Et je vais l’accomplir
Tu penses encore que tu ne seras jamais à moi
Mais je ferai de toi un arbre aux fleurs exquises
Que je garderai même quand il fanera…

Tu ne pourras pas te jouer de moi, fou……….
....................................................................

Cette fois enfin, il se fâcha
Et en un très Grand Lac il la changea
Et du haut d’une blanche tour d’Ivoire
Pour le reste des Temps il l’adora.

 

 

En avant l'aventure
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Le Corbeau est venu de Mer Noire
Pour prédire ma fortune
« Tu n’auras pas le temps de t’enfuir
nous t’encerclons déjà
Tes yeux serviront de billes
Ton vieux cœur ira aux flammes
Tu n’auras pas le temps de t’enfuir
Nous t’encerclons déjà ».

En avant l’aventure, jamais la Mort ne dure
J’ai eu longue vie rude
Et la Peur ne me va pas…

En avant l’aventure, j’ai chanté et ça dure
J’ai eu longue vie rude
Et la Peur ne me va pas…

Le Crabe est sorti des Mers sales
Et par sa bouche attend déjà
D’avaler dans un soupir
Le reste des corps infâmes

Mais Mon Seigneur ne sait pas
Que la Mort seule ne suffit pas
Si le Vautour peut bien manger ma chair
Jamais mon cœur ne saura se taire…

 

 

Le serment du marin
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Oublie ta peine et attend ton homme
Qui revient vers ta vie si le ciel le veut
Cherche son rire
Sa voix et ses mots
Dans le sillage que le temps dessine sur les eaux
Où seul il voyage
Pour revenir enfin quand le ciel voudra

Il l’a juré et il s’en reviendra
Les gens qui s’aiment ne se mentent pas

Oublie ta peine et reçois ton homme
Qui revient vers ta vie car le ciel le veut
Voilà son rire
Sa voix et ses mots
Dans le sillage
Que le temps dessine sur les eaux
Où seul il voyage
Pour revenir enfin
Là, entre tes bras

Il l’a juré et il s’en reviendra
Les gens qui s’aiment ne se mentent pas.

 

 

La demoiselle
( E. Roda-Gil - Branduardi )

C’est la Demoiselle
Marchant sur le ruisseau
Qui t’a rendu bien malade

Elle t’a pris ton ombre
Ton rire, ta joie
Et ne reviendra pas

Dans le grand silence
Des souvenirs perdus
Tu trembles et tu t’agites
Tu veux ton enfance, ton ombre, ta voix
Elles ne reviendront pas…

C’est la Demoiselle
Marchant sur le ruisseau
Qui t’a rendu bien malade

Elle t’a pris ton ombre
Ton rire, ta joie
Mais qui te les rendra ?

 

 

L'épouse dérobée
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Ces trois notes qui se répètent
Chantent une vieille histoire
C’est la Vipère rapace
Qui nous chante sa gloire

J’ai pour vous une chanson neuve
Vous allez l’entendre :
Pauvre épouse et pauvres noces
Perdues sans une trace

Un invité malvenu
Contemplait la belle
Montre-nous tous les rubans
De ton habit de lumière

Et l’ingénue le suivit
Jusqu’à la nuit noire
Où la pauvre se perdit
Comme au fond des vagues

Il marchait dans la nuit, seul
Le Joueur de Flûte
Quand lui apparut
L’invité malvenu

Bien sûr, tu cherches l’épouse
Qui s’est perdue toute
Si tu as le cœur à me suivre
Vers elle marchons bientôt…

C’était comme un grand bateau
Sur l’eau noire et pure
Reposait l’épouse
Couverte d’Or la peau

Je te donne mon anneau
Porte-le à mon homme
Ici je ne souffre plus
Du malheur, du désir

Le musicien s’en alla
Tournant les épaules
Puis il l’entendit crier
Emportée dans l’eau noire.

La lumière des étoiles
Nous tourne le dos
Comme l’épouse dérobée
Par l’inconnu qui passe.

 

 

Les rides de la lune
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Ils vivaient là, très longtemps déjà
Singe et Renard et Lièvre et joie
Ne sais pas qui me raconta
L’histoire il y a longtemps déjà

Pendant le jour ils jouaient loin des villes
Sur les collines, les prés, les jonquilles
La nuit ils blottissaient leurs trois fourrures
Pour affronter la nuit et les ténèbres
Dieu sait qui me le raconta…

Il venait par la même route
Le vieillard qui les appela
« Qui de vous trois, voudra m’aider
sera par moi récompensé »

Renard et Singe se mettent à l’affaire
Pendant ce temps là le Lièvre sans s’en faire
Courait dans les prés insouciant et gai
Pendant que ses amis le trahissaient
Dieu sait qui me le raconta…

Quand le repas lui fut servi
Le vieillard vraiment pensa
Mon pauvre Lièvre tu es trahi
Par tes deux plus proches amis

Renard et Singe stupidement regardent
Vieillard et Lièvre partir en promenade
Depuis le Lièvre joue sans inquiétudes
Là-haut dans une des rides de la Lune

Dieu sait qui me le raconta

Le Lièvre un beau jour très loin s’en alla
Et sur la Lune il bâtit son toit
Il court là-bas dans une ride de la Lune.

 

 

La belle dame sans merci
(Zappa - Branduardi - E. Roda-Gil)

Tu as les yeux pâles
Comme un vieux vitrail
Comme un ange en fuite de l’Au-delà

Je vois dans tes yeux nuit
La terreur du Monde
Si blanches et glacées
Les mains de mon aimée
Si blanches et glacées
Les mains de mon aimée…

Fortes dures et fermes
Les eaux du Lac
Les oiseaux se taisent au lieu de chanter

Au milieu de la Plaine,
Je l’ai rencontrée
Et comme d’un amour Vrai elle me fit cadeau
Et comme d’un amour Vrai elle me fit cadeau

Je vois que l’angoisse
Te consume les lèvres
Comme un ange en fuite de l’Au-delà

Au milieu de la Plaine, je l’ai rencontrée
Si blanches et glacées les mains de mon aimée
Si blanches et si glacées les mains de mon aimée

Quand sur mon épaule
Elle vint s’appuyer
Je vis le temps s’enfuir
Tout entre ses doigts
Quand sur mon épaule
Elle vint s’appuyer
Si blanches et glacées les mains de mon aimée

Aux cimes des mondes
Je m’endormirai
Sur le dernier des rêves
Que pour elle je ferai
Elles peuvent être mille et mille de plus
Si blanches et glacées les mains de mon aimée
Si blanches et si glacées les mains de mon aimée

Elles peuvent être mille
Et mille de plus
Les lèvres très pâles
Et me dire ainsi :

Celle qui t’a volé
L'Amour et la Vie
C’est elle la Belle Dame Dame sans merci
C’est elle la Belle Dame la Dame sans merci…

 

 

 

 

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