Tout l'or du monde - (Polydor 1983)

            
          

1. Le livre
2. La ronde
3. Au bord du vide
4. Le duvet
5. Retour de Noël
6. Tout l'or du monde
7. L'île du rêve
8. Parfum d'orange
9. La loutre
10. Petite chanson chinoise

 

 

Le livre
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Prends le livre
Tourne la page
Un tout petit te regarde
Ouvre la porte que voilà
Le chemin s’ouvre déjà…

Prends le livre tourne la page
Un bambin en cavalcade
Ouvre la porte que voilà
Et l’histoire commencera

Tourne la page encore
Tourne la page encore
Tourne la page et dis-moi ce que tu y vois…

Je vois l’arbre aux branches fines
Et sur la mer la galère
Sur la plaine et les collines
Et la foule qui va

Je vois un grand soleil jaune
Un bambin un coq qui vole
Les sentiers et les montagnes
Et la foule qui va…

Tourne la page encore
..................................
..................................

Prends le livre tourne la page
Une pomme sur la branche
Terre noire pour la graine
Et la foule qui va…

Je vois les nuages en tourmente
Sur un fleuve noir de peine
De petits soldats s’avancent
Et la guerre arrivera…

Tourne la page encore
..................................
..................................

Un bambin un coq qui vole
Et sur la mer la galère
Et s’estompent les gravures
Et aucune ne restera

Un bambin en cavalcade
Et le grand soleil jaune
De petits soldats s’avancent
Et l’histoire finira

Prends le livre tourne la page
Une pomme sur la branche
Et s’estompent les gravures
Et aucune ne restera

Je vois les nuages en tourmente
Sur un fleuve noir de peine
De petits soldats s'avancent
Et l'histoire finira

Tourne la page encore...

 

 

La ronde
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Vieux bateau, des horties, des saules,
Epave de fête, la charpente en ruines
L’abîme qui rouille nos forces
Là tout seul roule le monde

Les vieux sont là pour sourire
Tourmentes de rides, soleils en tempêtes
L’orchestre commence à reprendre
Vieilles chansons de la guerre…

Et passent les jours et l’automne
Le bateau sur l’herbe est en ruines
L’orchestre continue ses danses
Là tout seul tourne le monde

Le parc du soleil est bien sombre,
Habillée de fête, la noce chemine
L’orchestre commence une danse
Là tout seul tourne le monde

Les vieux sont là pour décrire
Tourmentes de rides, soleils et mers fortes
L’orchestre commence à reprendre
Vieilles chansons de naguère…

Et passent les jours et l’automne...

 

 

Au bord du vide
( E. Roda-Gil - Branduardi )

C’est un homme là-haut que fait-il là ?
Il marche au bord du vide
C’est un homme là-haut que fait-il là ?
Il marche dans nos villes

Les yeux fermés sur nous il s’en va
Il travaille et respire
Les yeux fermés sur nous il s’en va
Il travaille et soupire…

Une valise là au bout de chaque bras
Il marche dans nos villes
Une valise là au bout de chaque bras
Il marche au bord du vide

A chaque pas il risque le trépas
Aux limites du monde
Pour nourrir ses petits tout là-bas
Restés au bout du monde…

Danse, mon frère danse, la vie qui danse
Là tout au fond de toi
Danse, mon frère danse,
Le vie qui danse dans nos villes...

 

 

Le duvet
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Et comme l’oiseau elle s’éveillait
A la porte large on cogne
Un étranger, quelqu’un venait
Pour apporter son duvet…

Et quant le charme lui fit défaut
Et qu’elle se vit sans armes
La seule chose qui l’a rendu fou
Fut qu’elle lui tourna le dos…

Et vers la porte, il s’en alla
Tu vois, je viens sans armes
Tu vois que je viens, rien que pour
Toi, sans passé et sans fardeau…

Alors sans bruit fermant ses paupières
Cachant sa tête dans son nid
Mêlant pour rire son chant et ses larmes
Elle se jeta dans ses ailes

Soyez trop belles
Soyez épines,
Le mois de Mai vous garde
Et s’il vous arrive que l’on meure pour vous
Gardez nos duvets au chaud

Soyez trop belles
Soyez épines,
Le mois de Mai vous garde
Et s’il vous arrive que l’on meure pour vous
Ne demandez pas d’autres preuves…

 

 

Retour de Noël
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Viendra le jour
Où il s’en retournera
Le cœur soumis près de ta porte
Sans un seul mot
Le péron il gravira
Certain qu’en silence tu l’espères

Que lui diras-tu, quand ici il viendra
Cherchant parmi d’autres ton visage
La peur te prendra, quand il te reverra
Qu’il puisse te trouver différente...

Souris-lui, voilà, ouvre-lui, ouvre la porte
C’est pour ton Noël l’étoile qui a guidé son voyage
C’est lui, voilà, ouvre-lui, ouvre la porte
Comme lui tu souriras
Puisque ses yeux touchent ta peau…

Poussière et vent
Avec lui reviendront
Et parfums de terres lointaines
Ce qu’il a vu les pays et les combats
Que tu as seulement vus en rêve
Qui sait, qui saura
Ce qu’il laisse tout là-bas
Tandis que tu l’attendais seule
Dans l’ombre tu verras
Son visage d’autrefois
Surprise de Noël pour toi seule

Souris-lui, voilà, ouvre-lui, ouvre la porte…

 

 

Tout l'or du monde
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Si tu penses, pense à moi
Je vais chercher l’Or du Monde
Sans valises et sans compas
Plus loin, plus loin que le pôle…

Caravanes qui s’envolent
Marcheurs en longues files
Cherchant dans la Terre la Loi,
Le métal nouveau, tout l’Or du Monde…

Y a des gens qui disent « Allons vers la nuit »
D’autres répondent « Ils sons malades »
Mais tout l’équipage se persuade
Qu’il ne reviendra pas sans la gloire…

Sous le grand soleil qui fuit par lambeaux
Où la mer et le ciel fusionnent
Si au moins nous avions moins de misères
Nous dirions que nous sommes dieux sur la terre !

Si tu penses, pense à moi
Je vais chercher l’Or du Monde
Sans valises et sans compas
Plus loin, plus loin que le pôle…

Caravanes qui s’envolent
Marcheurs en longues files
Cherchant dans la Terre la Loi,
Le métal nouveau, tout l’Or du Monde…

 

 

L'île du rêve
( E. Roda-Gil - Branduardi )

A l’ombre de sa voile
Tout seul le pêcheur rêve
Lentement s’envole la barque
Sur le fleuve
Le long des deux rives
Seuls des arbres vieux dérivent
Tant pis s’il arrive
Au rond d’une rade dans l’eau de son naufrage

Sirènes des voyages
Chantent la chanson grise
Le fleuve se repose comme une flaque obscure
Que voyait-il d’autre
De ce monde bien appris
Quand vint une aurore
Traversée de nuées aussi claires qu’elle est obscure

Rêve-la, aucun doute elle est là
Elle est là la belle, l’île du grand rêve

Et du rêve encore
Le pêcheur resta meurtri
Certain de retrouver
Retrouver un beau jour la trace de son voyage
A l’ombre de sa voile
Tout seul le pêcheur rêve
Laissant à la dérive
La barque le long du fleuve
Mais la voie vers l’île
Du grand rêve a disparu
Tandis qu’il navigue
Jamais plus n’arrive le paysage de son voyage

Rêve-la, aucun doute elle est là
Elle est là la belle, l’île du grand rêve.

 

 

Parfum d'orange
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Dans un parfum d’orange
Tous les arbres ont leurs feuilles
Quand sous leurs longues voûtes
Tu promènes ta joie…

Tu t’éveilles à la vie
Dans un parfum d’Orange
Et l’hiver tu redoutes
Comme un bourgeon fleuri…

Trop fragiles les hautes branches
Elles ne portent que peu de feuilles
Tandis que celles qui sont basses
Sont là sans défense…
Elles se cachent les fleurs qui dansent
Là où les rameaux dissimulent
Et les fruits rouges, oranges mures
Et ainsi ton corps frais.

 

 

La loutre
( E. Roda-Gil - Branduardi )

J’entends là vibrer l’avenir
Et dans le vent frais l’odeur de la neige
Silencieuse sur le bois là-bas
elle tombera…

Puis il gèle les arbres s’inclinent
Cette nuit je sais que la loutre viendra
Si elle passe notre frontière
nos forêts de pièges…

Si elle reste là sur la berge
Museau au vent indécise
Elle s’arrête et puis, lisse alors sans bruit
sa fourrure…

J’entends là vibrer l’avenir
Et dans le vent doux tombe la neige
Silencieux le fleuve gèlera
et s’endormira…

Voiles noires, les grands corbeaux passent
Cette nuit, c’est heureux la loutre est venue
Elle repasse notre frontière
nos forêts de pièges…

Puis elle reste là sur la berge
Museau au vent indécise
Elle s’arrête et puis sauve encore une fois
sa fourrure…

 

 

Petite chanson chinoise
( E. Roda-Gil - Branduardi )

Dis-moi que je suis perdu…
Dis-moi qui t’aime en silence,
Qui verse sans un seul mot,
L’écho de l’ombre des larmes,
Les eaux traversent ton grand mystère,
Dis-moi qui dans l’ombre sanglote.


Dis-lui que ta porte est morte…
Dis-lui qu’il pleure en silence,
Qu’il vive la famine,
Qu’il fasse taire ses sanglots,
Les eaux traversent ton grand mystère
Dis-moi qui dans l’ombre sanglote.


 

                                                            
                                       
 

 

 

 

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